Les chauves-souris, ou chiroptères, sont les seuls mammifères terrestres indigènes des Antilles françaises. Autrement dit, ce sont les seuls mammifères ayant colonisé naturellement ces territoires,  sans intervention humaine.

Parmi les 11 espèces présentes en Martinique, une est endémique stricte et ne se trouve nulle part ailleurs : le Murin de la Martinique (Myotis martiniquensis). En Guadeloupe, ce sont 14 espèces qui se répartissent sur le territoire dont l’une est endémique stricte : la Sérotine de Guadeloupe (Eptesicus guadeloupensis).

Les chiroptères fournissent des services essentiels (pollinisation, régulation des populations de moustiques et des ravageurs de cultures, dispersion des végétaux, etc.).

Les espèces présentes en Martinique et Guadeloupe sont protégées.  Pourtant, elles font face à de nombreuses menaces telles que la dégradation et la fragmentation de leur habitat, le braconnage, ou encore la pollution par les pesticides.

En 2022, l’Office Français de la Biodiversité (OFB) a diffusé l’Appel à Manifestation d’Intérêt « Développement de la surveillance de la biodiversité terrestre dans les outre-mer ».

Parmi les projets sélectionnés se trouve le projet de surveillance des Chiroptères de Martinique et Guadeloupe, le projet CHIMAGUA.

Lancé en janvier 2023, ce projet est porté par le Parc Naturel Régional de la Martinique (PNRM) en partenariat avec la DEAL Martinique, le Parc National de Guadeloupe (PNG), la DEAL Guadeloupe, Ardops Environnement, l’Association pour la Sauvegarde et la réhabilitation de la Faune des Antilles (ASFA), l'UMR Centre d’Écologie et des Sciences de la Conservation (CESCO) et la Société Française pour l’Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM).

Le projet CHIMAGUA a pour but de structurer et renforcer la surveillance des populations de chiroptères des deux îles, et d’acquérir plus de connaissances (effectifs, déplacements, périodes de reproduction, etc.) qui pourront être utilisées dans de futurs projets de conservation.

Il vise à surveiller l’ensemble des espèces présentes en Martinique et Guadeloupe, avec une attention particulière portée aux espèces endémiques ou sub-endémiques, aux espèces en danger ou celles pour lesquelles les connaissances sont faibles.

Le projet permettra également de rassembler les acteurs locaux et de coordonner les actions entre les deux îles afin d’optimiser la conservation de ces espèces, et de favoriser leur prise en compte dans les futurs plans de gestions et les politiques publiques.

Des groupes de travail se sont rassemblés fin 2022 afin de préparer les actions liées au projet telles que la réalisation d’un état des lieux en début de projet afin d’identifier les zones sans connaissances, ou encore la formation d’acteurs locaux (formation à la détection acoustique, au suivi des gîtes, etc.).

Du 20 mars au 02 avril 2023, une formation à la capture des chiroptères a permis à des acteurs locaux d’apprendre à manipuler ces animaux.  La formation, composée de deux sessions en Martinique suivies de deux sessions en Guadeloupe, a permis de récolter des données (poids, taille, statut reproducteur, etc.) qui aideront à la connaissance des chiroptères de Martinique et de Guadeloupe.

Liens utiles : Parc national de la Guadeloupe, Article Compteur Biodiversité des Outre-mer, Article Plan National d'Action Chiroptères

Contact : Christelle BERANGER (PNRM) (c.beranger@pnr-martinique.com)  

RDV ici pour découvrir les 11 espèces présentes en Martinique.