L'évolution du littoral martiniquais est préoccupante car de 1955 à 1996 plus de 90 km de côte ont reculé d'une vingtaine de mètres en moyenne. Au fond des baies et des culs-de sac, ce sont plusieurs centaines de milliers de tonnes de sédiments qui se sont accumulés, favorisant ainsi l'exhaussement des fonds et la nécrose des coraux. Ces phénomènes n'ont cessé de s'amplifier. Jusqu'alors personne n'avait étudié les différentes composantes du littoral et leurs modalités de fonctionnement. Le littoral martiniquais se compose de quatre entités physiques différentes : les anses sablonneuses, les anses vaseuses, les embouchures des rivières et les falaises. Ces quatre entités résultent des mêmes influences : terrestres, marines et sous-marines. L’érosion du littoral septentrional est mixte. Dans un premier temps, ce sont les caractéristiques géologiques, bathymétriques et hydrodynamiques qui s'associent pour éroder la côte. Ensuite interviennent des facteurs anthropiques qui ne font qu'exacerber les précédentes influences. Les modalités d'engraissement des culs-de-sac sont plus simples car elles résultent de l'érodibilité des bassins-versants auquel se surimpose l'influence fixatrice des plantes halophiles et plus généralement le confinement géographique. Malgré les perturbations engendrées par ces dynamiques, aucune politique régionale de protection côtière n'a été mise en place. Nous proposons d'y remédier en modélisant le littoral, en estimant le coût des dommages côtiers et en réalisant systématiquement des études environnementales avant tout aménagement.