La langouste blanche Panulirus argus et la langouste brésilienne P. guttatus représentent environ 25 % du chiffre d’affaires des pêcheurs professionnels de Martinique. Une part très importante des captures de ces espèces proviennent du platier continental de la zone centre-atlantique de l’île. L’étude réalisée en 2011 visait à approfondir les connaissances sur la distribution de la contamination par la chlordécone des langoustes dans la zone centre- atlantique de la Martinique, d’explorer d’éventuelles relations entre cette contamination et des paramètres biologiques des individus comme la taille, le sexe et leur pigmentation tégumentaire, et d’analyser la différence de contamination entre la queue et les chairs molles du céphalothorax, en vue d’aider à la définition de mesures de réglementation de la pêche dans ce secteur. L’étude s’appuie sur un ensemble de 125 échantillons rassemblés de 2008 à 2010 pour les deux espèces autour de la Martinique, complétés par 200 échantillons constitués pour la présente étude dans la zone centre-atlantique en 2011. Le rapport est précédé d’un rappel d’éléments sur la biologie et sur l’état de la pêche des langoustes en Martinique. Pour les deux espèces, l’étude met en évidence une extension de la contamination à l’ensemble du platier corallien au pied des bassins versants contaminés, puis une nette diminution au-delà. Pour la langouste blanche, cette contamination est en relation avec la taille des individus, en liaison avec leur plongée progressive vers le large. Cette relation avec la taille est moins marquée pour la langouste brésilienne, espèce beaucoup plus inféodée aux eaux littorales. Pour les deux espèces, les chairs molles du céphalothorax apparaissent plus de deux fois plus contaminées que le muscle caudal. Les différences de contamination observées entre langouste blanche et la langouste brésilienne sont cohérentes avec les connaissances sur la biologie de chaque espèce. (Ifremer)