BILAN: Qu'a révélé l'expédition sous-marine MADIBENTHOS ?
Au début du mois de Décembre dernier, le Museum National d'Histoire Naturelle a tenu un ensemble de conférences, un peu partout en Martinique, pour présenter le bilan de l'expédition MADIBENTHOS.
Pour rappel MADIBENTHOS c'est 60 participants, 13 pays, 34 jours de plongée sous-marine, et 14 institutions scientifiques, pour ce qui fut la plus grande expédition sous-marine jamais réalisée en Martinique.
Dans le cadre de ces conférences les membres de l'expédition Madibenthos ont livré leurs conclusions sur l'état de nos fonds marins. Et le bilan est à la fois prodigieux et inquiétant.
Les scientifiques de Madibenthos ont été surpris par la diversité et la richesse de la faune et de la flore martiniquaises. De nombreuses espèces endémiques ont été observées. D’autres, jusque-là inconnues, ont également été découvertes.
"Beaucoup d'espèces sont rares, petites, peu abondantes, mais d’une grande diversité. Il y a encore un potentiel biodiversité, très important à la Martinique, et surtout très original. Il y a plusieurs centaines de petits invertébrés qui apparemment ne sont présents qu'en Martinique. L'expédition Madibenthos a fait de la Martinique, l'une des îles des Petites Antilles la plus intensément échantillonnée de tout l’arc antillais", précise Philippe Boucher, Professeur au Museum d’histoire naturelle de Paris et chef de mission Madibenthos.
Mais les scientifiques ont constaté une dégradation importante de l'écosystème, notamment des récifs coralliens, et la pollution en est la cause principale.
"Les récifs ont un rôle géologique à jouer. Comme les coraux poussent en permanence, ce sont des barrières auto réparatrices naturelles, qui protègent nos côtes de la houle cyclonique. Si les coraux continuent de mourir, les récifs vont régresser en l’espace de 20 ou 30 ans, et laisser passer la mer", explique Claude Bouchon, Professeur à l'Université des Antilles et spécialiste des coraux.
Donc, quel est le rôle de l'homme dans cette dégradation ?
Néanmoins, des solutions existent pour remédier à ce phénomène.La récupération des eaux d'égout, le reboisement ou encore la création d'aires marines sont des actions parmis d'autres. Les plus importantes de toutes, sont la prise de conscience de l'urgence de la situation par les collectivités locales, et également une responsabilisation de la population sur ses actes et leurs concéquences.
source: martinique1ere.fr / credit photo: G TOLLU